dimanche 18 janvier 2009

Message des auteurs du blog

Témoignage vu par trois élèves de Terminale Litteraire , du lycée Bellevue de Saintes (17) .

Ce blog est inspiré du livre "J'ai pas pleuré" d' Ida Grinspan , ainsi que de la visite au Mémorial de la Shoah à Paris .

jeudi 8 janvier 2009

definitions

Mémoire individuelle: souvenirs d'une seule personne .

Mémoire collective: mémoire commune à tous.

Témoignage : le témoignage d'une personne est son récit d'un évènement ou d'une époque qu'elle a vécue , perçue , vue , entendue...

Génocide: un génocide est l'extermination physique, intentionnelle systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe ethnique, national, religieux ou racial.

Crime contre l'humanité: notion juridique définie au procès de Nuremberg: l'assassinat, l'extermination, la déportation ou tout acte inhumain commis pour des motifs religieux, politique, raciaux à l'encontre de toute une population.

La Shoah: "désastre" en hébreu. Mot qui s'applique au seul génocide du peuple juif par les nazis: la volonté délibérée de faire disparaître entièrement ce peuple et sa culture de façon à ce qu'il n'en reste aucune trace.

Holocauste: terme religieux qui désigne "sacrifice par le feu d'un animal mâle à la robe unie" après immolation, conformément à la tradition du judaïsme. Mais il signifie qu'il a été voulu pour offrande aux dieux donc c'est une action voulue.

mardi 6 janvier 2009

Ida Grinspan : la vie avant les camps

Ida Grinspan, fille de famille juive, vivait en Pologne avant la répression hitlérienne contre la population juive. Puis avec ses parents et son frère, elle s'est réfugiée à Paris croyant pouvoir éviter la menace nazie. Mais le nazisme arrive en France. Ses parents sentant le danger se rapprocher, décidèrent d'envoyer la petite Ida, alors âgée de quatorze ans, en province dans la région du Poitou.
14 ans, encore une enfant, déjà une adolescente. Ida se cache au fond du Poitou. La guerre n'est pas encore finie en ce début d'année 1944 mais les nouvelles sont bonnes. Ida peut espérer passer à travers les mailles du filet . Préface de J'ai pas pleuré, Ida Grinspan.
Elle est accueillie par une amie de sa mère, et va à l'école du village. Tout le monde accepte la jeune fille avec compréhension, sans faire allusion à sa religion ni au nazisme. Elle vit un début d'adolescence prospère et tranquille, loin de la guerre et de la terreur. Elle ne manque de rien.Elle n'est pas dans l'obligation de porter l'étoile jaune.
Cependant, elle reçoit régulièrement des nouvelles de ses parents. Et elle apprend par son père que sa mère a été arrêtée lors de la grande rafle du VEL D'HIV. Et c'est dans ce contexte d'inquiétude et d'angoisse que peu de temps après, le 31 janvier 1944 des gendarmes français vinrent la chercher.

vendredi 12 décembre 2008

l'arrestation

Ce jour-là, pendant la nuit, Ida entendit la voiture s'approcher de la ferme, elle se doutait que c'était pour elle. Puis elle écouta Alice (la femme qui l'avait accueillie) discuter avec les gendarmes et entendit ceux-ci lui dire que si elle ne rendait pas la petite fille juive, ils prendraient son mari! Ida pensa alors à s'enfuir mais renonça car elle ne voulait pas créer de tort à Alice et son mari. Ces gendarmes français, l'ont alors embarquée dans leur traction sans pour autant la brutaliser. La petite Ida, quant à elle, ne parla pas pendant tout le chemin. On ne sait pas si elle avait vraiment conscience de ce qu'il allait lui arriver. Dans ses souvenirs une seule phrase réapparait, celle prononcée par un gendarme s'essuyant le front: "Quel sale boulot!!"
Arrivée à la gendarmerie, elle fût questionnée par le commandant. Il désirait savoir où se cachait son père, mais la petite fille ne dit rien qui puisse l'aider dans la suite du programme d'arrestation des membres de sa famille (père et frère). Après cet interrogatoire elle fut conduite dans un hangar réquisitionné par la gendarmerie locale en vue d'y abriter les personnes prises lors de la rafle qui a traversé le Poitou. Ida fut conduite à Niort, dans un hangar, où étaient disposés des lits de camps. Cette rafle fut la plus importante du département et compta à son actif cinquante huit Juifs raflés. C'est là qu'elle eu, pour la première fois, du soutien venant d'une inconnue, dans la même situation d'incompréhension.

mardi 9 décembre 2008

Départ et arrivée au camp de la mort

Ida et les autres raflés apprennent leur déportation au camp de Drancy (banlieue de Paris). Ils sont transportés dans des wagons de voyageurs jusqu'à Paris puis par route vers ce lieu inconnu et ne savent pas ce qui les attendent.
Mais elle ne sait en aucune façon où elle se rend. La jeune fille sait seulement qu'elle part et va sûrement retrouver sa mère.
Le 10 février 1944, Ida et mille cinq cent autres détenus sont désignés pour le convoi 68 et sont conduits à la gare la plus proche. Des soldats allemands les attendaient sur le quai. Mais l'angoisse l'a saisie réellement lorsqu'elle découvrit le train dans lequel elle allait voyager. Ce n'était pas un train de voyageurs mais un train de marchandises. Ils furent "stockés" tels du bétail, soixante personnes par wagons à la place de huit chevaux. Les gens étaient entassés; il n'y avait pas de lumière, seulement une petite lucarne fermée; ils n'avaient pas à manger, seulement des provisions qu'ils avaient préparées sous l'ordre des gendarmes lors de la rafle; il n'y avait pas de toilettes, juste un grand seau dans un coin du wagon, à la vue de tous; un peu de paille recouvrait le sol; il n'y avait pas assez de place pour s'allonger et les gens étaient contraints de se recroqueviller.
Les gens sont rabaissés à l'état d'animaux, mais malgré tout ils trouvent le courage d'être solidaires (par exemple, pour un soupçon d'intimité, les gens tendaient un manteau pour cacher la personne qui voulait aller au toilette). Ida fût prise en charge par un couple de personnes âgées qui s'en occuperont jusqu'à l'arrivée au camp.
Le voyage Drancy/Auschwitz n'a duré pas moins de quatre jours, sans escale. La puanteur était devenue insoutenable et les gens étaient épuisés. Le wagon où était Ida n'a subi aucune perte humaine.
A l'approche du camp, lorsque le train ralenti, les gens étaient soulagés et en descendant du train, ils ne se doutaient pas de ce qui les attendait et se sont exclamés: "Enfin, on arrive!"
A la sortie du wagon d'Ida, un unique soldat allemand les attendait alors qu'habituellement ils étaient trois. Il séparait la foule en deux catégories: une partie allait en direction du camp à pieds et l'autre partie était conduite dans un camion de la Croix Rouge. Ida, dès sa sortie du wagon se précipita avec deux jeunes filles un peu plus âgées qu'elle, et les suivie. La femme qui s'était occupée d'elle pendant le voyage lui pria de l'attendre mais Ida n'en fît rien. Instinct de survie? En désobéissant à cette dame, elle se sauva la vie, car la femme et son mari furent conduits au camion, et Ida appris peu de temps après que ce camion se rendait directement aux chambres à gaz.
Ida était arrivée dans le camp le plus meurtrier de cette guerre: Auschwitz-Birkenau.

vendredi 5 décembre 2008

la vie au camp

Arrivés au camp, les détenus sont triés. Ida fut intégrée au groupe des femmes. Elle aurait dû être conduite directement aux chambres à gaz car les enfants de moins seize ans n'étaient pas, selon les allemands, aptes à travailler dans les camps. Mais Ida fut "épargnée" grâce à sa mère qui l'avait coiffée de manière à la faire paraître un peu plus âgée lorsqu'ils étaient encore à Paris. Elle est conduite au complexe de Birkenau, partie d' Auschwitz. Mais avant leur départ pour ce camp, les soldats leur ordonnent de laisser leurs affaires par terre et Ida n'a plus rien. A leur arrivée à Birkenau, les femmes sont menées dans une grande salle appelée le "Secrétariat". Des prisonnières polonaises habillées en civiles leur ont fait remplir des fiches identités. Ida, écrit inconsciemment son âge véritable, une employée s'étonne mais n'a rien dit. Les juives doivent mettre le prénom "Sarah" devant le leur. Dorénavant, Ida s'appelle Sarah-Ida. Après le Secrétariat, les femmes sont conduites dans la "salle de désinfection", la Sauna. Personne n'ose parler. Les femmes doivent se déshabiller complètement et aucune n'a le courage de le faire. Les cris des SS redoublent et les veulent entièrement nues. Des femmes, portant un brassard "Kapo", interviennent et se mettent à frapper les détenues avec leur bâton. Les allemands les ont recrutées dans les prisons civiles pour s'en servir d'auxiliaires au maintien de l'ordre dans le camps. Elles ont tous les droits sur les prisonnières, y compris celui de les battre. D'autres prisonnières viennent pour ramasser les affaires laissées par terre, elles raflent les bijoux qui n'ont pas été pris à Drancy. D'autres prisonnières arrivent avec des tondeuses à la main et commencent à raser cheveux, aisselles et pubis. C'est une humiliation terrible. Ida ne pleure pas, elle ne veut pas faire ce plaisir là aux allemands. D'autres détenues s'approchent à leur tour avec des plumes et de l'encre et tatouent sur chaque avant-bras gauche un matricule qui comporte le numéro du convoi ainsi que la date de l'arrivée au camp. Les femmes sont obligées de prendre une douche et Ida s'inquiète car un de ses chiffres de matricule s'efface à moitié. Une des femmes la rassure en lui disant: " T'en fais pas, il n'est pas près de s'effacer ton numéro". Après la douche, on leur jette un paquet de vêtements civils, qui comporte en tout et pour tout une robe avec une petite veste, mais qui ne servent pas à grand chose contre le froid.
Nouvelle étape de la déshumanisation: une soupe avec de vague morceaux de choux, qu'il faut lapper comme des bêtes. Ida ne préfère pas y toucher. Le soir même, les femmes retournent dans les blocs de "quarantaine". Ida se retrouve seule, ses deux amies ne sont plus là. Dès ce premier soir, des prisonnières françaises échappent au couvre-feu pour venir recueillir des informations auprès des nouvelles arrivées. L'une d'elles demande formellement à Ida de ne pas dire son âge aux kapos, même si on le lui demande. Ida décide de toujours dire qu'elle a seize ans, et finit par se convaincre de cela. Les nouvelles prisonnières questionnaient les anciennes sur le sort des femmes du convoi 68 qui étaient montées dans les camions, sans ménagement, les anciennes expliquèrent que ces femmes ont été gazées dès leur arrivée et brûlées dans les fours crématoires, mais personne ne les croit. Ida pense que ces femmes sont folles du fait qu'elles sont là depuis plus longtemps, il lui faudra une semaine pour se rendre à l'évidence qu'elles n'avaient pas menti ; car elle avait reconnu l'odeur de chair brûlée.
Ida ne perd jamais de vue que l'amitié était leur seul recours. Dès la quarantaine, Ida fait la connaissance de quelques filles de son convoi qui parle français. Sa baraque contient des centaines de détenues juives de différentes nationalités. Les femmes couchent à cinq ou six sur chacun des trois niveaux de cadre de ciment et de bois qui leurs servent de couchette. Le lendemain on leur distribue un bout de tissu avec leur numéro; c'est ce numéro qu'il faut retenir et Ida ne sera appelée que par celui-ci. Ida a plus de facilité à s'adapter (si l'on peut dire) car elle comprend les ordres grâce au patois polonais qu'elle avait appris étant enfant.
Ida échappe au typhus et aux diarrhées car elle ne mange qu'un minimum, et c'est leur soupe qui provoque ces maladies. La découverte des latrines est un moment de stupeur pour Ida. Le moindre instant d'intimité est interdit. Elle tombe malade dès les premiers jours en quarantaine car il y a énormément de courants, et les angines sont fréquentes; courageuse et déterminée, elle a demandé de l'aide à une "chef de chambrée" pour lui procurer de quoi se soigner.
Mais Ida n'oublie pas que sa mère doit être sûrement là. Elle questionne les femmes qui sont arrivées à peu près à la même période que sa mère. Puis, elle finit par perdre espoir de la retrouver un jour. Ida ne croit plus en Dieu et pense qu'il l'a abandonné ainsi que les autres Juifs.
Ida a du mal à supporter les séances d'appel à la fin de la journée de travail. Les kapos ne font que compter les prisonnières, en prennant leur temps, et les prisonnières doivent être le nombre qui avait été compté le matin. Les femmes ne doivent ni parler, ni bouger. Ida a de plus en plus peur. Dans les baraques, Ida se retrouve avec des Françaises pour dormir, et montent une organisation pour que chacune d'elle puisse dormir et avoir un minimum de confort et de chaleur, elles partagent leurs rations de soupe. Elles sont solidaires. Un matin, très tôt, la kapo ordonne le réveil des prisonnières et oblige certaines filles à apporter la bassine qui contient la nourriture: Ida fut une de ces filles, et ne put soulever le récipient. Ida et les autres sont réduites à des morceaux de viande. Elle est protégée par les autres, c'est la cadette de la baraque. On essaie de l'épargner de mieux possible.
Trois semaines après son arrivée à Birkenau, Ida change de baraque et va vers les "kommandos": c'est une sélection qui se fait au hasard, selon le choix de la kapo qui se charge de cette tâche.
Ida et deux jeunes Françaises décident d'échapper au couvre-feu, et de se faufiller la nuit pour atteindre les lavabos. Elles affrontent la mort et risquent à chaque instant de se faire prendre ou abattre. Ida se sent moins visée par les maladies et l'amaigrissement que ses camarades et elle se l'explique grâce à ses années à la campagne. Elle parle souvent de sa vie d'avant la guerre . Les kapos sont sans pitié, Ida a certainement été rouée de coup ainsi que les autres détenues, et les kapos ne se privent pas de dire "ici, on rentre par la porte, et on sort par la cheminée!" Ida aidait les autres grâce à sa compréhension du polonais, ce qui lui évitait d'avoir plus d'ennuis qu'elle n'en avait déjà.
Ida fut envoyée au kommando des pommes de terre, c'est-à-dire qu'elle devait trier les pommes de terre gelées. Une amie d'Ida décide d'en cacher sous ses vêtements pour pouvoir en manger le soir sans être vue des kapos. Ida trouve que cette idée est mauvaise, elle a peur des représailles. Sa camarade fut fouillée, battue mais les filles rigolent sans pouvoir s'arrêter car des pommes de terre continuent à tomber sous les coups de la kapos, les pommes de terre n'en finissent pas de tomber.
Après deux mois dans le camp, un médecin vient noter le numéro des femmes les mieux portantes, Ida est soulagée car elle en fait partie. Ida a une idole dans le camp, qui est l'idole de bien d'autres encore. Alors que les kapos faisaient l'appel, une femme manquait: Mala s'est évadée. Ida exulte, elle se sent presque sortie de là car Mala ira sûrement prévenir les secours. Quatre semaines plus tard, Ida apprend que Mala a été retrouvée. Une potence est installée pour pouvoir l'exécuter en gage d'exemple à la discipline.
Ida est transférée des "patates" à l'usine d'armement. Le responsable l'envoie à la table où les plus jeunes travaillent, car elles sont assises et ce travail est moins épuisant. Les femmes qui sont ici lui remontent tant bien que mal le moral. Mais toutes les détenues n'ont pas été aussi gentilles que cela avec Ida, mais celle-ci ne dira jamais rien à ce sujet.
Un jour, elle croise un garçon qu'elle connaissait de Paris. Ida demande à ses collègues si elles peuvent se renseigner sur lui. Elle apprend donc que ce garçon était bien lui, et que son père l'attend le lendemain matin. Le matin arrivant, Ida attend avec impatience se mystérieux rendez-vous. L'homme lui dit que son père est là et qu'il la cherche depuis qu'il est arrivé. Ida ne comprend plus et pour la première fois pleure. Le directeur de l'usine la voyant pleurer demande ce qui se passe, et quand le contremaître lui apprend qu'on vient d'annoncer à la jeune fille que sont père est là, prisonnier, le directeur n'hésite pas un instant:" Qu'elle me communique le numéro de son père, je le ferai entrer à l'usine et elle le verra." Ida n'en revient toujours pas de cette attitude si "humaine", d'un allemand près à aider une jeune prisonnière Juif à retrouver son père. Ida reprend donc espoir. Y a-t-il le moindre ciel bleu qui réapparaîtrait dans sa vie?
Le lendemain, l'homme qui lui avait appris la présence de son père, ne voulait pas l'écouter et ne l'aide pas dans les démarches nécessaires pour que son père intègre l'usine. Cet homme annonca juste à Ida que son père avait besoin d'un pull car il avait froid. Ida n'écoutant que son coeur, se débrouille pour trouver un pull, même jusqu'à arrêter de manger pour échanger son pain contre le pull, ses amies participent aussi. Ida remet donc le pull mais elle ne reverra jamis l'homme, le pull et encore moins son père. Cet homme s'est joué de la détresse de l'enfant pour se jouer d'elle, et quelque temps plus tard, au détour de l'usine, elle le vera, portant le pull over.
Ida dut assister comme tous les autres détenus, à la pendaisons de saboteuses, mais elle n'a pu regarder.
Ida a fait la rencontre de Himmler, bras droit d'Hitler. Il faisait une inspection dans l'usine où Ida travaillait, mais il ne s'est pas arrêté à la table d'Ida. Ida ne comprend pas comment, une autre visite au camp est restée sans précédent. En effet, la Croix-Rouge est venue, bien que Ida ne l'ai pas vu. Comment l'association a-t-elle pu ne rien voir de toute cette horreur?

vendredi 21 novembre 2008

La liberation d' Ida Grinspan

Le 18 Janvier 1945, c'est l'évacuation d' Auschwitz, Ida et les autres ne savent pas réellement si c'est une ironie, ou si cette fois-ci c'est bien vrai! Mais oui, c'est vrai, les déportés vont enfin quitter ce camps, où tant de gens ont péri... et les survivants suivent le pas et commencent "la marche de la mort" comme le dit Ida dans J'ai pas pleuré. Cette marche, longue et pénible a encore tué cinquante pour cent des effectifs. Mais la petite Ida, elle, tiendra le coup, bien qu'elle ai un mal terrible aux pieds et qu'elle ne sache pas réellement où est-ce qu'elle se rendait. Une personne en particulier aura aidé Ida à tenir le coup jusqu'au bout, cette personne était Fanny Weglieszewski ; mais elles furent séparées durant la marche. Il ne resta alors plus à Ida et aux autres déportés qu'à manger de la neige!! Après trois jours et trois nuits, tous arrivent enfin dans le petit village de Loslau. Ici ils prirent le train, dans encore de moins bonnes conditions que lors du trajet en direction d'Auschwitz. Ils arrivent à Ravensbrück le 25 Janvier, et ne feront qu'une escale jusqu'au 14 fevrier. La destination finale, fut Neustadt. Du 14 Février au 2 Mai, Ida séjourna au Revier, infirmerie de Neustadt, où elle fut soignée par une femme se prénommant Wanda. Ida avait les pieds gelés et craquelés, et Wanda a pris des risques pour la sauver car elle a fait passer la jeune fille pour une vieille dame pour lui permettre d'être soignée. Et enfin le 2 mai 1945, des soldats américains arrivèrent; le contact ne fut pas facile, avec le problème de la langue mais voyant l'état physique et mental des jeunes gens, ils leurs donnèrent quelques une de leurs rations (chewing-gums, chocolats...) et repartirent sans aucun mot. Ida et ses amies pensèrent qu'ils étaient partis chercher des renforts mais malheureusement personne ne vint les sauver. Le lendemain, une jeune fille prit le chemin pour se rendre au centre du village qui se trouvait à deux km environ. Et elle tomba sur des soldats russes, qui, à l'aide de brouettes la suivirent jusqu'au camp et aidèrent les déportés. Ida fut conduite dans un hôpital et pour la première fois depuis lontemps, elle redécouvrit le bonheur d'être dans un lit. Trois semaines plus tard, les filles durent écrire leurs noms sur un cahier pour leur permettre d'être rapatriées en France, en Belgique ou aux Pays-Bas. Elles devaient voyager dans des camions mais le médecin n' a pas voulu à cause de leur trop grave état de santé; ce qui les a conduit à envoyer Ida et les autres en avion. Lors du vol, Ida raconte que le steward lui a proposé une cigarette en l'appelant "mademoiselle": Ida était aux anges, et accepta la cigarette bien qu'elle ne fumait pas. Le steward dit alors: "Nous survolons la France!" Ce fut pour Ida la fin du cauchemar !